
Le risque chimique en entreprise
Des conséquences lourdes pour la santé
La grande majorité des entreprises sont concernées par le risque chimique, que ce soit par l’utilisation de produits chimiques manufacturés, ou d’agents chimiques émis lors de procédés.
D’après les chiffres communiqués par le Plan cancer 2014-2019, entre 14 000 et 30 000 cancers sont d’origine professionnelle chaque année — ces cancers étant essentiellement en lien avec une exposition à un produit chimique. 1 800 d’entre eux sont reconnus comme des maladies professionnelles.
La non-maîtrise de ce risque peut être à l’origine d’accidents du travail (brûlures, intoxications aigües...), et de maladies professionnelles (intoxications chroniques pouvant affecter les poumons, les reins, le foie, le cerveau...).
Focus sur des substances à risques
Les poussières de bois sont la deuxième cause de cancer reconnue après l’amiante. D’après l’enquête Sumer (Surveillance Médicale des Expositions aux Risques professionnels) en 2017, 444 200 salariés déclarent y être exposés dans le cadre de leur travail. Enfin, les poussières de bois présentent des risques accrus d’incendie ou d’explosion.
Effets sur la santé, démarche de prévention et réglementation sont détaillés dans la page dédiée aux poussières de bois du site de l’INRS.
En complément, la Carsat Bretagne partage :
- un guide de bonnes pratiques sur l’aspiration des poussières de bois : démarche préalable à la réalisation d'une installation ;
- le webinaire (en vidéo) "Menuiserie : comment maintenir et surveiller son installation de ventilation pour garantir la santé et la sécurité ?"
- la note du Centre Interrégional de Mesures Physiques de l'Ouest (CIMPO) sur le captage des poussières de bois.
L’acier inoxydable est largement employé dans l’industrie. Après formage, assemblage ou soudage, il doit être décapé et passivé pour prévenir tout risque de dégradation de son état de surface.
Le décapage chimique de l’acier inoxydable expose les salariés à des produits chimiques corrosifs et mortels, comme l'acide fluorhydrique. Le contact avec cet acide peut entrainer des séquelles graves et irréversibles. Ce qui nécessite la mise en place de mesures de prévention organisationnelles, collectives et individuelles.
Nos solutions :
- Mieux appréhender le sujet du décapage/passivation dans sa globalité pour engager un projet ;
- Adopter nos conseils selon les traitements utilisés :
- Former et informer vos salariés sur les risques et leur prévention, y compris sur les mesures d’hygiène et d’urgence — vous pourrez consulter notre fiche Premiers secours en cas d’exposition accidentelle à l’acide fluorhydrique ;
- Appliquer nos conseils sur le stockage et le transport des produits de décapage de l’inox.
Cet irritant puissant des muqueuses respiratoires et oculaires exerce, par inhalation, une action sur le système nerveux central. Les conséquences sur la santé varient selon la dose d’exposition : maux de tête, vertiges, troubles de la coordination, fatigue générale, somnolence ou perte de mémoire.
Le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) a classé le styrène dans le groupe 2B : substance cancérogène possible. Selon le règlement CLP (Classification Labelling & Packaging) et ses adaptations, cette substance est associée aux risques suivants :
- susceptible de nuire au fœtus (code H361d) ;
- risques avérés d'effets graves pour les organes de l'ouïe (code H372) ;
- liquides inflammables, catégorie 3 (code H226) ;
- toxicité aiguë par inhalation, catégorie 4 (code H332) ;
- lésions oculaires graves/Irritation oculaire, catégorie 2 (code H319) ;
- corrosion/Irritation cutanée, catégorie 2 (code H315).
Cette substance est visée par les tableaux n° 66 et n° 84 des maladies professionnelles.
À noter : la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) réglementaire et contraignante depuis le 1er janvier 2019 est de 100 mg/m3 sur 8h, et de 200 mg/m3 sur 15 minutes.
Comment maîtriser les expositions au styrène ?
Avant d’envisager un plan d’actions, une campagne de mesure des expositions individuelles doit être menée, pour ensuite définir des objectifs et des moyens à déployer pour les atteindre.
Par ailleurs, la recommandation R500 formule des exigences en la matière, pour limiter et anticiper les risques d’exposition au styrène.
Les principales mesures de prévention à retenir sont notamment :
- L’isolation des zones d’exposition ;
- La réduction des risques à la source (procédés et matériaux) ;
- La mise en œuvre de protections collectives.
Urgences, pédiatrie ou encore odontologie : de nombreux services hospitaliers utilisent le Mélange Equimolaire d’Oxygène et de Protoxyde d’Azote (MEOPA). Or, une exposition répétée à son principe actif, le protoxyde d’azote, peut engendrer des effets sur les systèmes nerveux, hématologiques, immunitaires, rénaux et hépatiques. Il est également suspecté d’avoir des effets sur le système reproducteur — diminution de la fertilité et augmentation des avortements spontanés.
Entre 2015 et 2018, plusieurs campagnes de mesures organisées par la Carsat Bretagne, avec le concours de l’INRS et la collaboration du CHU de Rennes, ont permis d’évaluer ces risques dans les établissements de soin. Les résultats de cette étude, partagés dans cette synthèse, préconisent des mesures de prévention, notamment :
- la mise en place de mesures organisationnelles (rotation des soignants pour réduire le temps d’exposition de chacun) ;
- la réduction de l’utilisation du Meopa en recourant à un analgésique topique lorsque cela est possible (anesthésiques locaux en patch ou crème) ou à des techniques complémentaires non médicamenteuses (hypnose…) ;
- mise en œuvre de matériels innovants (masques à double enveloppe).
Les ressources complémentaires à consulter :
Comment agir ?
L’évaluation et la prévention du risque chimique sont des obligations légales définies dans le Code du travail, avec des règles générales s’appliquant à tous les agents chimiques dangereux, et des règles particulières concernant les agents Cancérogènes, Mutagènes et Reprotoxiques (CMR).
Cette démarche s’appuie sur les 9 principes généraux de prévention, et comporte plusieurs étapes :
- évaluer les risques en identifiant les produits et procédés émissifs dangereux, et en analysant les situations de travail potentiellement exposantes ;
- supprimer le risque quand cela est possible ;
- remplacer les produits (ou procédés) les plus dangereux par des produits (ou procédés) non ou moins dangereux : c’est le principe de substitution ;
- réduire le risque en mettant en place des protections collectives (système clos, ventilation...) en priorité par rapport aux protections individuelles ;
- informer et former les salariés sur les risques et les mesures de prévention associées, ainsi que sur les mesures d’hygiène et d’urgence en cas d’accident.

