Accompagner le retour à l’emploi de vos salariés

Après une longue période d'arrêt de travail, vos salariés peuvent rencontrer des difficultés à reprendre leur poste ou risquer une inaptitude au travail. Le point sur vos obligations en tant qu’employeur, et les bonnes pratiques à adopter pour agir au plus tôt.

Les enjeux du maintien en emploi

Tout salarié peut être concerné par le maintien en emploi, quel que soit son âge, son métier ou son secteur d’activité. L’allongement des carrières, les risques professionnels et l’augmentation des maladies chroniques font de la prévention de la désinsertion professionnelle et du maintien en emploi un enjeu majeur.

État des lieux en chiffres
  • 1 personne sur 2 en arrêt de travail de plus de 6 mois ne reprend pas son activité professionnelle (L’Assurance Maladie – 2008) ;
  • La durée moyenne d’un arrêt en 2022 est de 97 jours (Rapport Absentéisme Malakoff Humanis 2022) ;
  • L’absentéisme représente 108 milliards d’euros par an, soit 4 000€ par salarié. Un coût direct et indirect pour les entreprises (Sapiens – novembre 2008).

Ainsi, accompagner vos salariés après un arrêt de travail longue durée, c’est limiter le coût de l’absentéisme, la perte de productivité et les impacts sur votre organisation interne. C’est également conserver les compétences tout en réduisant le turn-over, œuvrer pour l’image de votre entreprise en tant qu’employeur et nourrir votre politique RSE.

Les obligations des employeurs

L’employeur reste l’interlocuteur privilégié et incontournable pour prévenir et limiter la désinsertion professionnelle, aider ses salariés à conserver leur poste et/ou à les faire accéder à un emploi compatible avec leur état de santé.

Les étapes clés : repérer, informer, orienter et accompagner pour trouver la solution la plus adaptée pour votre salarié qu’il s’agisse d’une reprise d’activité après un arrêt de travail ou du maintien de son activité — du fait, par exemple, de l’aggravation d’une pathologie ou de la dégradation de son état de santé (pouvant conduire à terme à l’inaptitude).

Les démarches sont à entamer le plus tôt possible, car les recherches de solutions de maintien en emploi demandent du temps : elles impliquent l’adhésion du salarié et de l’entreprise, en lien avec le médecin du travail, les services de l’Assurance Maladie et les professionnels de santé qui accompagnent le salarié dans son parcours de soin.

En matière de maintien dans l’emploi, l’employeur doit notamment respecter :

  • l’obligation de moyens renforcés, pour ce qui est de la préservation de la santé de ses salariés ;
  • l’obligation de moyens, pour ce qui est du maintien dans l’emploi : aménagement du poste de travail et reclassement, pour proposer au salarié la solution de maintien en emploi la plus adaptée à sa situation.

En cas d’avis d’inaptitude du médecin du travail, l’employeur a l’obligation :  

  • soit de reclasser son salarié, en recherchant un emploi approprié aux capacités du salarié et comparable à l’emploi précédemment occupé. L’employeur devra alors mettre en œuvre des mesures telles que la transformation du poste de travail, l’aménagement des horaires de travail, le reclassement à un autre poste de travail, notamment.  
  • soit de le licencier, si le reclassement s’avère impossible.

À noter : la loi du 2 août 2021, pour renforcer la prévention en santé au travail, érige la prévention de la désinsertion professionnelle en axe prioritaire.

 

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Que faire en cas d’arrêt de travail ?

Pendant l’arrêt de travail

Après l’arrêt de travail

Votre salarié reprend son emploi dans votre entreprise ? Vous êtes dans l’obligation de mettre en œuvre certaines mesures, à savoir :

  • Organiser une visite de reprise. Elle est obligatoire dans le cas d’un arrêt pour maladie professionnelle ou d’un arrêt de travail d’au moins 30 jours. Pour cela, vous devez contacter la médecine du travail pour organiser un examen médical dans les 8 jours suivants la reprise de votre salarié.
  • Réintégrer votre salarié au même poste ou à un poste similaire dans l’entreprise avec une rémunération équivalente, s’il est déclaré apte par le médecin du travail.
  • Respecter les préconisations du médecin du travail (reprise à temps partiel, aménagements de son poste de travail et de son activité en termes de rythme ou de charge, reclassement, etc.).

Les documents utiles

Témoignage d’une entreprise : maintenir l’emploi après un arrêt de travail longue durée